Musique classique : le style Baroque

« [Le baroque] se dissout-il dans un style apparenté à lui, le rococo ? Ou bien […] faut-il, entre le baroque et le néo-classicisme, reconnaître une période intermédiaire, le rococo, et pourvue d’une autonomie ?  […] Il a été encore, et surtout en Europe centrale, un maniérisme du baroque, une façon à la fois de renchérir sur ses procédés et d’en affaiblir la portée en les exagérant, parfois aussi, un baroque transposé sur un mode mineur, avec plus de naïveté et de grâce douce. »
V.-L. Tapié, Le Baroque  P. U. F., 1961 (coll. « Que sais-je ? », n° 923 ).

Bien que la fin du style Baroque soit traditionnellement fixée en 1750, année de la mort de J.S. Bach (1685-1750), le style Galant (1750-1760), également appelé style Rococo, lui est associé ici. Ainsi, non seulement les vies entières de Domenico Scarlatti (1685-1757) et Haendel (1685-1759) sont entièrement incluses dans cette période, mais et surtout, la création des premiers Quatuors à Cordes en marque logiquement l’achèvement.

 Œuvres pour Clavier

Clavecin 
La musique du Clavecin ressemble à une myriade d’étincelles. Les 555 sonates de Domenico Scarlatti (1685-1757) représentent un monument qui ne devrait pas occulter l’œuvre de Rameau (1683-1764) et de la famille Couperin. Scott Ross, orfèvre ciseleur par excellence, semble l’interprète idéal.

 sur les Sonates pour Clavecin de Scarlatti (1685-1757)

Orgue 
La sonorité de l’Orgue, amplifiée par la réverbération des édifices religieux, vibre jusqu’au cœur. L’immense œuvre pour Orgue de Johann Sebastian Bach (1685-1750) s’impose, et Le Clavier bien tempéré semble parfaitement adapté aux ressources de cet instrument sacré.

La Folia !

De très nombreux compositeurs baroques ont consacré La Folia comme thème de prédilection pour d’inventives variations.
Une « Folie d’ Espagne » éminemment contagieuse et savamment pimentée, qui contamina : Albicastro, d’Anglebert, J.S. Bach, Bellinzani, Cabanilles, Corbetta, Corelli, F. Couperin, Falconieri, Farinel, Frescobaldi, Geminiani, Haendel, Lully, Marais, Martin y Coll, de Murcia, Ortiz, Pasquini, Philidor, Piccinini, Purcell, Reali, A. Scarlatti, Sanz, Storace, Vivaldi …

 Musique de chambre

L’époque de la basse continue 
L’époque Baroque est celle du règne de la basse continue. Trois « écoles » se sont distinguées, dont les plus grands esprits n’ont pas manqué de se rencontrer :
• l’Italie charme, avec Corelli (1653-1713) le perfectionniste et ses disciples ; 
• l’Allemagne inspire, avec J.S. Bach (1685-1750) au sommet ; 
• la France danse, avec Leclair (1697-1764) et Mondonville (1711-1772).  

L’utilisation d’instruments d’époque apporte beaucoup à l’immense beauté de ces œuvres, par le grain chatoyant de leur timbre caractéristique.

 sur les Sonates de Corelli (1653-1713)

Musique concertante

Les concerti baroques chantent avec tant d’évidence que leurs mélodies intemporelles apportent une joie communicative.

 sur les concertos de Vivaldi (1678-1741)

 sur les œuvres concertantes de J.S. Bach (1685-1750)

Tumultes et diableries

Le châtiment suprême, les affres des enfers vers lesquels des démons diaboliques entraînent les damnés, les flots déchaînés, le tonnerre qui gronde son mécontentement, la foudre implacable qui s’abat dans un éclair destructeur pendant que le vent siffle la terreur : tous ces tumultes et diableries n’ont pas échappé à des mises en musique savoureusement évocatrices de Locatelli, Marais, Mondonville, Rameau, Vivaldi …

Musique Sacrée

Cantates, Oratorios, Passions, Requiem, Stabat Mater : une fervente beauté qui émeut par sa pureté. Car au-delà du dogme religieux, c’est bien le symbole mystique du divin qui domine. Chœurs aux vertigineuses harmonies, arias cristallins, les voix baroques sont impénétrables :
• en Italie, dont chaque clocher se veut le centre de la musique sacrée ; 
• dans les pays germaniques, autour de l’Allemagne protestante et Luthérienne ; 
• en France, monarchie absolue qui considère son roi comme le représentant de Dieu sur terre.  

 sur les œuvres sacrées de Vivaldi (1678-1741)

 sur J.S. Bach (1685-1750) : musique sacrée et Passions

Œuvres Lyriques

L’Opéra, chant dans sa plus grande expression théâtrale, est un livret mis en musique, dans lequel se succèdent récitatifs et airs.
Lorsqu’il contient des dialogues parlés il prend le nom d’Opéra comique, et celui de Ballet s’il est composé de Danses.
On distinguera également l’Opera buffa (Opéra Bouffe) qui met en musique une comédie, de l’Opera seria (Opéra sérieux, ou Grand Opéra) dont le livret raconte une tragédie. De la pièce intime jouée dans un salon, au grand spectacle théâtral :
• l’Italie, où les fêtes et célébrations ponctuent les saisons ; 
• l’Angleterre et la France, pays des grandes Cours royales. 

 sur les Œuvres Lyriques de Haendel (1685-1759)